Tbilissi, avec les usagers de drogue accompagnés par New Vector/Médecins du Monde

17.08.2017

MicroCamp Radio est au centre d’accueil de l’association New Vector, qui œuvre auprès des usagers de drogue à Tbilissi. Les usagers sont accompagnés par des pairs rencontrés à l’association. C’est un lieu de rencontre et de chaleur. Chacun vient et vaque entre le salon et le jardin, prend un thé,  discute…

Nous nous installons sur les canapés et commençons avec l’évocation des souvenirs de radio. Bribes.

Giorgi. « J’entendais la chanson des mille roses à la radio, c’était toujours la même, au moins 10 fois par jour. » Et chacun se met à chanter en chœur Million Alyh Roz : « milliona milliona rosa…. Iz akna, iz akna, iz akna… »

Nino. « Moi, c’est un mauvais souvenir ! On avait une radio que l’on entendait jusque dans la cour, je me demandais toute la journée comment arrêter cette voix qui me cassait les oreilles ! »

Batura. « Mon grand-père avait fabriqué un système dans notre appartement pour qu’avec un seul bouton, on puisse allumer tout d’un coup, le frigo, les lumières… et la radio ! »

Giorgi. « Mon histoire n’est pas très drôle. Avec un ami, en voiture, on cherchait la fréquence d’une radio que l’on aimait beaucoup… et on était tellement concentré sur le poste qu’on a eu un accident de voiture ! Heureusement, pas grave, je suis encore là. »

Ina. « Sous l’URSS on essayait de capter « Voice of America », une radio pro-occidentale. C’était très dur de l’entendre depuis nos appartements, essayer de la capter était une occupation permanente. »

Khiaoka. « J’écoutais la radio le matin, avec ma famille. c’était une émission de gym. Nous faisons les gestes en même temps. »

Après cela, un peu de pratique radiophonique, chacun se met par deux pour interviewer l’autre. Giorgi et Nino, un couple trentenaire, Giorgi a le visage jovial et malicieux, Nino s’accroche à son bras, sourit d’un air embarrassé mais déterminé.

Giorgi à Nino, sérieux et enthousiaste, une vraie voix de commentateur radio : « Bonjour, il fait chaud à Tbilissi, bienvenue dans notre radio. Aujourd’hui Nino notre invitée va nous parler de sa passion, bonjour Nino ! »

Nino prend le micro, absolument spontanée. « Cette question, c’est pour nous éviter de parler de ce qu’on ne veut pas entendre. Je n’ai pas de hobby, en vrai, et ce n’est pas important. »

Giorgi, gardant sa contenance. « Merci Nino, tant mieux, moi non plus je n’ai pas de passion. On va finir l’émission en parlant de votre hobby qui n’existe pas ».

Ils rient. Giorgi nous dit : « J’ai l’habitude qu’elle ne me réponde pas. J’ai bien commencé mais elle a tout foutu en l’air. Moi, je voulais parler de la politique de la drogue. » Natia, à l’autre bout de la salle, répond de but en blanc : « on en discute tout le temps, pourquoi en parler aujourd’hui ? ».

Les discussions micro en main, sur  des sujets aussi variés que “l’homme contre la femme dans les travaux de renovation d’une maison”, “les 12 dimensions de l’homme et de la terre”, “est-ce que les femmes françaises sont plus belles que les géorgiennes ?”, “les valeurs culturelles de la Géorgie”,  ou “le fait de cacher son identité, et la relativité de la liberté”, nous en venons à parler des activistes. Qui sont-ils, pourquoi agissent-ils ? C’est donc parti pour l’émission des personnes engagées de New Vector, avec 10 participants à l’énergie débordante et micro en main…

A écouter ici en intégralité à la date du  17 août et bientôt en podcast !