19/08/2017 – Chez Kometa, réfugiée tchétchène

18 au 20 août 2017.

MicroCamp Radio est dans la vallée de Pankissi, à 70 kilomètres de la frontière avec la Tchétchénie (Russie). Bien que sur le territoire géorgien, nous sommes dans un îlot tchétchène. A Pankissi habitent les réfugiés ayant fui l’administration russe en Tchétchénie. Ses habitants parlent tchétchène et sont musulmans. Les femmes portent le voile et une petite mosquée est située à une extrémité du village, ce qui contraste avec le reste du pays où prévaut le christianisme orthodoxe.

Kometa nous accueille durant deux jours à Duisi, dans la maison où elle vit avec ses filles. Elle est partie de Tchétchénie en 1999, il y a 17 ans, avec sa fille de trois ans. A son arrivée, elle s’est engagée très tôt auprès de la communauté tchétchène en tant que professeure, puis employée de l’ONG Kakheti Regional Development Foundation qui aide les réfugiés et leurs enfants à retrouver un quotidien stable.

Kometa accueille régulièrement chez elle des étrangers français, américains, bangladais… car « les Tchétchènes sont accueillis partout à l’étranger, je ne fais que rendre la pareille ! ». Ses voisins voient d’un œil intrigué les étrangers qui viennent passer quelques jours dans ce village traditionnel & conservateur. Prévenante, elle nous demande donc de porter des vêtements longs et de ne pas nous éloigner.

Sa première fille, Jaïna, a pu retourner en Tchétchénie un mois l’année dernière grâce à son passeport russe. Fariza n’a pas eu cette chance car la délivrance d’un double passeport était une faveur temporaire accordée par le gouvernement géorgien. Kometa, elle, n’a jamais remis les pieds dans son pays natal.

Pendant deux jours, nous vivons chez ces femmes exilées et pourtant enracinées dans leur existence. Nous enregistrons avec elles une émission de radio lors de notre dernier soir. Plongez dans le quotidien des réfugiés tchétchènes de Pankissi avec une émission mère-fille de Kometa et Jaïna, à écouter ici.