De l’autre côté du micro – Silvia

Chaque mois, à travers la newsletter, nous vous proposons d’aller à la rencontre d’un·e membre de Radio Activité.

Que fais-tu quand tu n’es pas en atelier avec Radio Activité ?

En dehors de Radio Activité je fais plein de choses. Je fais de la poterie, j’ai commencé à jouer de l’accordéon et j’aime bien me balader. Rentrer en Italie, ça j’adore ! C’est ce que je fais dans mon temps libre.

Comment tu as commencé ton aventure avec RA ?

Quand je suis arrivée à Radio Activité, je ne sais plus exactement l’année, l’asso existait déjà. Je connaissais Giulia et Antoine qui étaient déjà dans l’asso. J’ai commencé en tant que bénévole. Le tout premier atelier c’était à Briançon, c’était l’hiver il y avait de la neige. C’était un atelier avec des personnes exilées qui avaient traversé la frontière. Les personnes exilées étaient de passage dans ce lieu qu’est le Refuge Solidaire. Du coup on avait fait un atelier vraiment libre. On s’est mis en cercle en dehors du Refuge Solidaire. On avait posé les micros, c’était le 14 février, la St-Valentin, alors les participants ont choisi le thème de l’amour. Après j’ai animé d’autres ateliers à Paris et le plus grand projet c’était en Jordanie, en partenariat avec la ONG CARE nous avons organisé des ateliers dans des camps pour personnes réfugiées et dans des centre d’accueil. C’est là que j’ai commencé à être une bénévole active de l’association. De fil en aiguille j’ai participé à des projets différents, je suis partie en Grèce à Lavrio pour animer des ateliers dans un camp Kurde et j’ai participé au festival Polyphoniques, organisé par Longueur d’Ondes à Tinos en Grèce aussi. En 2019, on s’est engagé dans un projet européen qui nous a permis de salarier deux personnes. Et à ce moment là, ça tombait bien avec mes changements de vie alors je suis devenue salariée à Radio Activité.


Maintenant à Radio Activité, j’anime des ateliers mais pas que… Je m’occupe de tous les coulisses de l’association. Au quotidien je fais de la recherche de projets, de la gestion et je m’assure de leur réalisation, je suis aussi en contact avec les partenaires et les intervenant·e·.s qui vont animer les ateliers. Puis il y a toute la partie fonctionnement de l’association, la compta, l’administration, la recherche des financements, enfin tout ce qu’on fait dans une petite association

Quels ateliers t’ont marquée ?
J’en ai fait pas mal ! Il y en a plusieurs… Le tout premier que j’ai fait à Briançon parce que ça nous a permis de rencontrer plein de gens et je découvrais par la radio une façon différente de parler avec des gens, surtout avec des gens avec qui j’ai pas l’habitude de parler. Et c’était une belle façon de commencer des discussions. Et après un autre atelier qui m’a marqué c’était au Sénégal, à la Maison Rose qui se situe dans un quartier très précaire de Dakar. Elle accueille des jeunes mères, un peu contraintes à avoir des enfants suite à des violences. C’était des ateliers vraiment intense. Même si la majorité des discussions étaient en Wolof, il y a avait quelqu’un qui traduisait mais la traduction était rapide, ce qui m’a marqué c’est qu’il y avait une vingtaine de filles autour et qu’on se sentait assez libre pour se partager des histoires. J’étais déjà allée au Sénégal pour un voyage, mais là avec cet objectif c’était d’autres rencontres. C’était même la première fois que je faisais un atelier en non-mixité.


Quel est ton rapport à la radio ?
J’ai découvert la radio en France. En Italie, j’écoutais la radio mais juste pour la musique. Les émissions radio, les podcast je les ai vraiment découverts en France. Il y a moins cette culture de la radio, même s’il y a des exceptions, mais dans ma perception on écoute la musique et les infos. Et je trouve que la radio c’est une façon de raconter des histoires qui est différentes de lire un livre par exemple. Par contre j’écoute jamais la musique en France.


J’écoute surtout la radio quand je suis en mouvement, dans le train, quand je cuisine, quoi que ce soit. Je sais pas ne rien faire et écouter un podcast. Mais je pense que c’est parce qu’on ne sait pas ne rien faire

Qu’est-ce qui te plait dans les ateliers radio ?
Ce qui me plait c’est que les ateliers sont participatifs. Que les gens puissent s’exprimer sans se connaître forcément. Souvent les gens arrivent à nous raconter leur vie même si on les connaît pas. C’est l’expression, le partage, et l’aspect participatif. J’aime aussi que les gens soient contents après l’atelier. J’aime bien les ateliers avec les personnes exilées ou les adultes.

Quels ateliers tu aimerais faire à Radio Activité ?
J’aimerais bien essayer la radio avec des tout-petits parce que c’est un public que je connais pas trop. J’imagine qu’il faut plus penser les ateliers en amont et les guider mais ça peut être drôle. J’aimerais surtout allier la cuisine à la radio. Ou encore explorer la création de fiction sonore.