L’atelier de Blangy : un espace de solidarité

Au Nord de la région Normande, la ville de Blangy-sur-Bresles abrite l’Atelier. Un centre social associatif autour duquel gravite un réseau de solidarité entre animateurs, bénévoles et partenaires. Le rayonnement de solidarité de l’Atelier s’étend à toute la communauté de communes autour.

Au cœur d’un espace rural, ce lieu permet à tout l’ensemble des habitantes et habitantes de profiter d’activités ludiques et de bien-être, d’accéder au soin, d’accéder à des aides sociales et administratives, puis surtout à créer des rencontres et du lien.

Des ateliers facilités par Agathe Petit.

Dans le cadre du projet Reconnaissance avec Radio Activité et FORJECNOR 2000.

Radio Gym

En octobre 2022, des adolescentes se sont retrouvé·e·s dans un gymnase parisien pour faire de la gym et de la radio ! Un mix assez étonnant dans lequel on parle, gym, rapport filles/garçons, super-héros et pizza

Leurs productions sont à écouter en intégralité ici

Les Rencontres d’Averroès

Les Rencontres d’Averroès sont un festival abordant des thématiques en lien avec le monde méditerranéen et ses enjeux. Radio Activité a animé des ateliers radio dans le cadre du dispositif Averroès Junior qui propose des actions d’éducation artistique et culturelle aux élèves de l’Académie d’Aix-Marseille.

Dès la rentrée 2022, durant 4 séances, trois classes de collégien·ne·s et lycéen·ne·s ont construit des émissions radio autour du thème de “la guerre et de la paix”. Les jeunes ont passé en revue l’actualité depuis leur point de vue et fabriquer une série de podcast avec enthousiasme et attention.

Des ateliers facilités par Anne Berets & Gwen Tatoué aux collèges Thiers et Louise Michel et au lycée Sainte-Trinité.

De l’autre côté du micro – Anne

Chaque mois, à travers la newsletter, nous vous proposons d’aller à la rencontre d’un·e bénévole de Radio Activité.

Que fais-tu quand tu n’es pas en atelier avec Radio Activité ?

Moi, en dehors de RA j’utilise plutôt la vidéo comme médium. Je fais partie de l’association Les Lucioles du Doc, une association d’éducation populaire et de cinéma documentaire. J’ai étudié la science politique et le cinéma. Que ce soit par la radio ou la vidéo j’aime démarche de l’éducation populaire qui permet de se réapproprier les récits. En ce moment, j’écris deux films de cinéma documentaire. Et avec le collectif des Chomeureuses on réfléchit à la valeur du travail et comment repenser sa place dans la société. Je travaille également avec En avant toutes dans sa stratégie parmi les associations féministes.

Comment tu as commencé ton aventure avec RA ?

J’ai connu Radio Activité par une amie. Une amie savait que je m’intéressais à la radio et que j’avais déjà des activités relatives à l’éducation populaire, elle m’a donc présenté son ami Antoine, fondateur de RA. On a mis à peu près un an à se voir puis j’ai rencontré Silvia qui s’occupe de RA à Marseille. Au moment où je l’ai rencontré il y avait une envie commune de faire de la radio dans une MJC, alors on a tout de suite commencé à faire ensemble des ateliers à la MJC de l’Estaque.  J’ai également assisté au festival Les Femmes donnent de la voix.

Quels ateliers t’ont marquée ?

Les ateliers mené dans le cadre des Rencontres d’Averroès animé avec Gwen ont beaucoup soulevé de questions. Le thème « guerre et paix » est très consistant, d’autant plus complexe auprès de jeunes et dans un milieu scolaire avec une trentaine d’élèves par classe.  Je me suis posée plein de question sur notre posture, sur comment animer les ateliers, les questions transversales et de ce je voulais apporter dans le cadre de la création des podcasts. J’ai travaillé dans des milieux fermés, des prisons, auprès du Samu sociale sur des temps plus long donc ça me permettait d’appréhender les ateliers mais il y a une certaine rigidité du milieu scolaire qui au regard de l’éducation populaire me fait réaliser que je n’ai pas toujours envie de m’insérer dans la logique de l’école qui conditionne beaucoup les choses.  J’aime travailler avec des jeunes, j’aimerais proposer d’autres temps et d’autres approches pour travailler avec eux.

Quel est ton rapport à la radio ? Qu’est-ce qui te plait dans les ateliers radio ?

Beaucoup de gens du cinéma arrivent à la radio. La vidéo c’est super mais il ne faut pas être flemmard, une image chiante c’est pas possible à regarder. La radio ça permet d’accéder facilement aux gens, le matériel est facile à emporter et c’est agréable à réaliser. On peut aller loin dans la fabrique du son et faire pour plusieurs points de vue pour donner de l’épaisseur à la création. Les ateliers vidéos essaient de reconstruire les représentations mais les gens se livrent plus facilement par la radio.  J’ai animé des projets radio à l’accueil de la goutte d’or à Paris. Les personnes discriminées ont eu plus de facilité à parler. Tu te prends moins les pieds dans le tapis avec les gens. J’ai également animé des ateliers en prison à Fleury-Mérogis avec du doc, avec la vidéo tu vois directement le contraste entre les couleurs majoritairement représenté entre ceux qui donnent l’atelier et ceux qui le reçoivent. Littéralement il y a un contraste à l’image sans réglage qui invisibilise certaines personnes. La radio permet de donner la voix également à tout le monde sans distinction, de se réapproprier les discours et de les reconstruire avec les personnes concernées.

Radio Cimade Yatrou

En septembre 2022, Agathe et Silvia se sont rendues à Mayotte pour installer le mini studio radio participatif au groupe local de la Cimade. La Cimade est une association de défense des droits des personnes migrantes et/ou étrangères. A Mayotte, île devenue département français en 2011, cet engagement se fait dans un contexte social et politique particulièrement hostile à la population étrangère de l’île. Les droits des étrangers originaires majoritairement des trois autres îles de l’Archipel des Comores sont bafoués (cf. article pour approfondir https://dieses.fr/a-mayotte-le-combat-de-la-cimade-contre-la-xenophobie). 

Suite à l’occupation de leur local par un groupe d’extrême droite pendant 5 mois, l’association cherchait un nouveau souffle et une nouvelle façon d’informer, de sensibiliser, de déconstruire toutes les fausses informations qui circulent au sujet des étrangers et, avant tout, à faire entendre leurs voix. C’était aussi une façon de créer du lien et de se retrouver entre anciens et nouveaux bénévoles au local, de redynamiser l’équipe pour partir sur de nouvelles bases avec ce projet enthousiasmant.

Nous avons accompagné un groupe de 14 bénévoles dans la découverte de l’outil de la radio à travers une formation à la fois technique et journalistique. La création de la webradio Radio Yatrou (traduction : Notre Radio) à la Cimade de Mayotte, va permettre de créer des contenus en faveur de la défense des droits des personnes étrangères et la création d’un espace de rencontres, d’échanges et de parole libre. Les extraits d’émissions serviront aussi comme outil de sensibilisation dans les établissements scolaires ou pour faire de l’accès au droit en ligne ou diffusé dans des permanences juridiques collectives.

Ici vous pouvez écouter quelques extraits des deux premières émissions radio. Vous pouvez écouter les émissions en intégralité et continuer à les suivres sur les réseaux sociaux, Facebook et Instagram, ainsi que sur Audioblog Arte radio

À la découverte d’Aumale

A l’été 2022, des habitants de la ville d’Aumale, ville rurale nichée aux confins de la Seine-Maritime, l’Oise et la Somme, se sont réunis pour nous faire découvrir leur village. Une balade en 4 épisodes, peuplée d’histoires, d’anecdotes historiques, de musique et de nature.

Les podcasts fabriqués, sont à écouter en intégralité ici :

Un projet mené en partenariat avec FORJECNOR 2000, organisme de formation.

Ateliers facilités par Agathe Petit.

Réhabiliter sa voix dans le récit de guerre

La guerre en Ukraine est au centre de l’actualité internationale sous forme de reportages et de flash infos. Elle existe à la fois proche et lointaine, mais qu’en est-il des récits personnels de celles et ceux qui la traverse ?

Fin septembre 2022, à Marseille, Radio Activité donnait une formation à l’adresse de quatre ukrainiennes pour leur permettre de créer leur propre podcast radio.

Sans surprise, la guerre était au centre des récits sonores. En seulement 4 jours, 3 émissions sont nées, de quatre styles différents.

Au programme : création sonore sur les rêves des Ukrainien·ne·s, podcast inspirant sur les obstacles surmontés et talk show sur des victoires de la population civile ukrainienne. La radio offre une flexibilité importante et les participantes ont su s’en saisir très rapidement.

/!\ CW : Victories par Dayana et Karina comporte des éléments sensibles sur la guerre. A écouter d’une oreille avertie et nuancée.


Les projets radio initiés lors de la formation ont vocation à se pérenniser. Ces créations enrichissent la mémoire collective des déplacements migratoires dans le monde. Les contenus sont à destination principalement des Ukrainien·ne·s comme un outil d’information et à destination du grand publics pour les sensibiliser aux défis rencontrés par les réfugié·e·s ukrainien·ne·s

Une formation donnée par Amélie Perrot et Antoine Lalanne-Desmet avec l’aide de Gwen Tatoué.

avec Ulyana, Myroslava, Karina & Dayana.

De l’autre côté du micro – Zoé

Chaque mois, à travers la newsletter, nous vous proposons d’aller à la rencontre d’un·e bénévole de Radio Activité.

Comment as- tu commencé ton aventure avec RA ?

J’ai rencontré Radio Activité à ses débuts. J’étais alors présidente de Radio Germaine, la radio de Science Po où j’étais étudiante avec Chloé, la cofondatrice de Radio Activité. Chloé et Antoine, le cofondateur, étaient sur le départ vers l’Irak pour faire des ateliers radio et m’ont demandé si je souhaitais diffuser des extraits des productions sur l’antenne de Radio Germaine. J’étais hyper emballée par l’idée de l’asso. Quelques semaines plus tard, je donnais des coups de main pour les montages. Puis l’année suivante, en 2017, j’animais plusieurs ateliers. 

J’ai commencé par animer des ateliers aux Grands Voisins avec Giulia la coprésidente actuelle de RA, avec l’association Capacités. On abordait les questions de logement avec les participant·e·s.

Quels ateliers t’ont marquée ?

Parmi les nombreuses expériences qui m’ont marqué à RA, il y en a deux dont je garde un souvenir précieux. J’aime beaucoup travailler avec les enfants et nous avons animé une série d’ateliers dans une Maison de l’enfant à Bry-sur-Marne. J’ai été touché par l’implication des éducateur·ices qui étaient persuadé du bienfait du dispositif radio. Nous y sommes retournés plusieurs fois, ce qui m’a donné l’opportunité d’assister à l’évolution de ces enfants. 

Une autre expérience qui m’a beaucoup émue, c’est notre deuxième voyage à Bekaa au Liban où nous avons installé la première radiobox. Nous y avons animé des ateliers en mixité choisie avec les femmes de l’association Women Now qui venaient en aide principalement à des femmes syriennes. C’était une nouvelle approche pour nous de savoir que nous construisions ensemble un projet pérenne. Les femmes se sont appropriées la box et nous avons animé les ateliers avec la perspective d’un projet à long-terme.

Quel est ton rapport à la radio  ?

Je suis journaliste radio. La radio c’est mes jours, mes nuits, toute ma vie quoi. En début d’atelier on demande souvent “quel est leur premier souvenir avec la radio”. Je me rappelle voir mon père s’endormir avec la radio dans son baladeur tous les soirs, pour moi c’était son doudou. Je suis passée du doudou à la radio. J’ai voulu faire de la radio avant d’être journaliste. Je ne souhaitais pas faire de la presse ou de la télé. La radio est le mode d’expression qui me parle le plus, je suis auditrice avant d’être journaliste.

Qu’est-ce qui te plait dans les ateliers radio ?

Les ateliers radio me remémorent les bases de la radio. Je vois la radio comme un média démocratique et facile d’accès quand on le sait. Les ateliers radio nous permettent aussi de le faire savoir aux participant·e·s qui en sont un peu éloignés. C’est un outil facile à manier, une manière de diffuser la voix rapidement.

Le Minotaure

A Port Louis en Bretagne, aux côtés de Jana Diklic & Richard Grolleau de la cie Artizanat, des habitants de Riantec, Port-Louis, Locmiquélic, d’âges et d’horizons différents ont monté une pièce de théâtre consacrée au mythe du Minotaure.

Ils.elles en parlent dans leur podcast à écouter