De l’autre côté du micro – Anne

Chaque mois, à travers la newsletter, nous vous proposons d’aller à la rencontre d’un·e bénévole de Radio Activité.

Que fais-tu quand tu n’es pas en atelier avec Radio Activité ?

Moi, en dehors de RA j’utilise plutôt la vidéo comme médium. Je fais partie de l’association Les Lucioles du Doc, une association d’éducation populaire et de cinéma documentaire. J’ai étudié la science politique et le cinéma. Que ce soit par la radio ou la vidéo j’aime démarche de l’éducation populaire qui permet de se réapproprier les récits. En ce moment, j’écris deux films de cinéma documentaire. Et avec le collectif des Chomeureuses on réfléchit à la valeur du travail et comment repenser sa place dans la société. Je travaille également avec En avant toutes dans sa stratégie parmi les associations féministes.

Comment tu as commencé ton aventure avec RA ?

J’ai connu Radio Activité par une amie. Une amie savait que je m’intéressais à la radio et que j’avais déjà des activités relatives à l’éducation populaire, elle m’a donc présenté son ami Antoine, fondateur de RA. On a mis à peu près un an à se voir puis j’ai rencontré Silvia qui s’occupe de RA à Marseille. Au moment où je l’ai rencontré il y avait une envie commune de faire de la radio dans une MJC, alors on a tout de suite commencé à faire ensemble des ateliers à la MJC de l’Estaque.  J’ai également assisté au festival Les Femmes donnent de la voix.

Quels ateliers t’ont marquée ?

Les ateliers mené dans le cadre des Rencontres d’Averroès animé avec Gwen ont beaucoup soulevé de questions. Le thème « guerre et paix » est très consistant, d’autant plus complexe auprès de jeunes et dans un milieu scolaire avec une trentaine d’élèves par classe.  Je me suis posée plein de question sur notre posture, sur comment animer les ateliers, les questions transversales et de ce je voulais apporter dans le cadre de la création des podcasts. J’ai travaillé dans des milieux fermés, des prisons, auprès du Samu sociale sur des temps plus long donc ça me permettait d’appréhender les ateliers mais il y a une certaine rigidité du milieu scolaire qui au regard de l’éducation populaire me fait réaliser que je n’ai pas toujours envie de m’insérer dans la logique de l’école qui conditionne beaucoup les choses.  J’aime travailler avec des jeunes, j’aimerais proposer d’autres temps et d’autres approches pour travailler avec eux.

Quel est ton rapport à la radio ? Qu’est-ce qui te plait dans les ateliers radio ?

Beaucoup de gens du cinéma arrivent à la radio. La vidéo c’est super mais il ne faut pas être flemmard, une image chiante c’est pas possible à regarder. La radio ça permet d’accéder facilement aux gens, le matériel est facile à emporter et c’est agréable à réaliser. On peut aller loin dans la fabrique du son et faire pour plusieurs points de vue pour donner de l’épaisseur à la création. Les ateliers vidéos essaient de reconstruire les représentations mais les gens se livrent plus facilement par la radio.  J’ai animé des projets radio à l’accueil de la goutte d’or à Paris. Les personnes discriminées ont eu plus de facilité à parler. Tu te prends moins les pieds dans le tapis avec les gens. J’ai également animé des ateliers en prison à Fleury-Mérogis avec du doc, avec la vidéo tu vois directement le contraste entre les couleurs majoritairement représenté entre ceux qui donnent l’atelier et ceux qui le reçoivent. Littéralement il y a un contraste à l’image sans réglage qui invisibilise certaines personnes. La radio permet de donner la voix également à tout le monde sans distinction, de se réapproprier les discours et de les reconstruire avec les personnes concernées.